Ce projet d’Éducation à la Citoyenneté Mondiale et Solidaire (ECMS) prend tout son sens, après le séjour, quand une réflexion sur le vécu peut prendre place suite aux émotions du séjour.
Prendre du recul
Voyage - Projet
Au retour, comment témoigner du projet ? Comment poursuivre l'engagement ?
Si le séjour à l’étranger est le cœur du projet, c’est dans la façon d’organiser le retour que se révélera toute sa valeur. Sa préparation minutieuse sera une garantie de succès de l’ancrage des différents apprentissages. Le voyage est une expérience forte émotivement, il demande à être décortiqué délicatement au retour en n’oubliant aucune étape. Attention, le retour se prépare bien avant le départ.
C’est alors qu’on peut mettre en lien les moments de formation d’avant le séjour avec le vécu sur place et relire celui-ci avec cet éclairage. Ce temps permet de prendre du recul par rapport à l’expérience vécue et de la verbaliser. Il est essentiel pour ancrer l’expérience et lui donner une perspective d’ECMS.
Balises
Préparer dès l’amont
C’est en gardant trace de l’état d’esprit dans lequel on s’est trouvé à différentes étapes de la préparation du voyage et une fois sur place que le participant pourra mesurer le chemin parcouru.
Prendre un temps de décantation personnel
Reprendre la « vie normale », rassurer les proches, essayer de raconter… ces étapes font inévitablement partie du retour, elles sont parfois difficiles à vivre mais permettent au participant de se distancier des émotions fortes du voyage.
Exprimer son ressenti
Toutes les techniques d’expression individuelles sont intéressantes du moment qu’elles permettent au participant de se livrer, de se reconnecter au voyage tout en se regardant.
Partager son ressenti ou pas, exprimer le ressenti collectif
Dans le temps individuel, le participant peut se livrer librement, ce qu’il exprime lui appartient. Dans un deuxième temps, il sélectionne ce qu’il a envie de partager au groupe. C’est l’occasion de construire une image du voyage partagée cette fois par le groupe.
Les apprentissages
Après le cœur vient la tête. Qu’ont appris les participants? Quelles explications les participants peuvent-ils apporter avec le recul à des interpellations vécues sur place? Quelle mise à distance peut être faite, éventuellement avec l’aide d’un tiers facilitateur?
Les améliorations
Comme tout projet, un séjour à l’étranger comporte ses heureuses et moins heureuses surprises. Un bilan des dysfonctionnements et des points d’amélioration permettra de reprendre une certaine sérénité et le cas échéant de passer le flambeau dans les meilleurs conditions possibles si suivants il y a. cette évaluation peut concerner les relations avec la partenaire, au sein du groupe, avec l’équipe encadrante, avec les collègues et l’école,… Il est utile que chaque acteur impliqué en Belgique ou dans le pays d’accueil fasse ce travail d’évaluation et le communique aux autres.
Le passage
Le voyage a été un moment privilégié vécu en groupe, comment le partager avec le reste de l’école, avec la famille, avec les groupes qui peut-être partiront l’année suivante ? La communication vers l’extérieur est importante pour plusieurs raisons. Tout d’abord, c’est, pour le groupe, un temps de synthèse et de formalisation de l’expérience vécue. Ensuite, elle correspond au besoin, à l’envie de partager avec les proches ce qui a été vécu, c’est l’occasion de célébrer et d’inclure ceux qui n’ont pas pu partir. Enfin, c’est s’offrir la possibilité de légitimer le voyage auprès de l’institution, d’asseoir une base solide au projet s’il est appelé à se pérenniser. A ce propos, une attention particulière peut être apportée à ce qui est transmis aux suivants.
Les pistes d’actions
Souvent, les participants rentrent avec le désir d’être acteur par rapport à ce qu’ils ont découvert lors de leur séjour. Le voyage est source d’engagement individuel, il sera d’autant plus réel que les pistes d’engagement individuel sont réfléchies collectivement. Il est également utile pour l’institution et porteur pour les participants de réfléchir aux pistes d’actions collectives.
Quelques outils
Carnet de Voyage
Carnet de voyage à tenir durant tout le séjour, et initier avant le séjour :
Agrémenter de dessins, photos, souvenirs / traces, de petits mots d’amis rencontrés là-bas. Penser à
des enregistrements de chants, musiques …
Lettre perso
Chaque jeune écrit une lettre à lui-même, en indiquant des informations objectives (âge, lieu de vie, etc.), ses motivations, ses attentes par rapport au voyage, les sentiments qu’il éprouve au moment d’écrire la lettre, les questions qu’il se pose (sur le voyage, le pays qu’il va rencontrer, le projet, etc.).
De retour de voyage, à un moment prévu avant le départ, les enveloppes sont rendues à leur propriétaire. Chacun relit ses écrits individuellement et prend le temps de la réflexion. On peut réécrire quelque chose, compléter, annoter.
Ce temps d’imprégnation terminé, mettre les participants en cercle de parole. Les jeunes doivent s’écouter sans s’interrompre, ne pas se moquer, ils ont le droit de ne rien dire si ils veulent.
Quelques questions peuvent être écrites au tableau ou sur un panneau si l’on veut que certains sujets soient abordés de façon groupale. A la fin des échanges, une récolte des informations que le groupe trouve importantes de garder peut être notée sur une grande feuille qui sera conservée autant que celui-ci le jugera nécessaire.
Partage
Boussole des apprentissages
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Quand faire le point sur le projet ? Comment évaluer avec les jeunes un moment de formation ?
Comprendre le projet
Comment présenter le projet aux jeunes ? Pourquoi partir ? Comment en parler autour de soi ?
Trouver des outils de sensibilisation
Quelles activités choisir ? Dans quel but ? Où trouver des outils pédagogiques ?
Laisser une trace
Que réaliser au retour du projet ? Quelles actions entreprendre pour sensibiliser d’autres ? Comment poursuivre ce projet ici, en Belgique ?